Hêtraie

Une hêtraie est une forêt où prédomine le hêtre. Le nom du hêtre est issu du bas francique heester, petit arbre, terme picard, auquel on a accolé le suffixe latin -etu permettant de désigner un ensemble d'arbres.



Catégories :

Essence forestière - Sylviculture - Formation végétale - Toponymie

Une hêtraie est une forêt où prédomine le hêtre. Le nom du hêtre est issu du bas francique heester, petit arbre, terme picard, auquel on a accolé le suffixe latin -etu (m) permettant de désigner un ensemble d'arbres. Les produits de -etu (m) était du genre masculin en ancien français, on disait un chesnay, un boulay, quelquefois graphié -ey. Le mot hêtraie a éliminé les différents termes des dialectes d'oïl issu du bas latin fagetu (m) (de fagus hêtre) du type Fay, Fey, Fy, restés dans des toponymes, mais aussi le dérivé Foutelaye (issu de foutel hêtre) (cf. La Fontelaye). Le hêtre se disant fau, fou ou foutel selon les dialectes d'oïl. On utilise aussi le terme fayard issu de l'arpitan.

Gros bois et bois-mort de diamètres exceptionnels dans la hêtraie (forêt ancienne) de Reinhardswald (Allemagne), forêt qui aurait influencé les frères Grimm (et peut-être Disney) pour le conte «La belle-au-bois-dormant»


Il existe différents types de hêtraie selon le sol (calcaire ou acide).

Hêtraie-Sapinière sur sol acide

Forêt montagnardes des massifs siliceux, les hêtraies sapinières sur sol acide, dîtes "acidiphiles", sont dominées par le hêtre. Ce dernier forme soit des peuplements purs, soit des peuplements mixtes avec le sapin pectiné. L'acidité et la sécheresse relative du substrat freinent la décomposition de la litière qui s'accumule dans les parties peu ou pas pentues. Composée d'espèce acidiphiles, la strate herbacée est par conséquent le plus souvent peu développée. Les plantes les plus habituelles telles que la canche flexueuse, le fétuque ovine et la luzule blanc-de-neige, croissent en petites touffes.

Variantes

Cet habitat fluctue en particulier selon la fraîcheur de la station et de la localisation géographique. La fétuque ovine caractérise les stations sèches dans les pentes fortes. La fougère des hêtres et le gaillet à feuilles rondes sont typiques des stations plus fraîches. La saxifrage à feuilles en coin n'est présente que sur le Mont Lozère. A l'inverse, la petite pyrole y manque mais n'est pas rare à l'Aigoual. Dans certains sites, le sapin prédomine, favorisé par les coupes de hêtre ou comme essence de reboisement.

Flore caractéristique

Gaillet à feuilles rondes (Galium rotundifolium), hêtre (Fagus sylvatica), maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium), mélampyre des prés (Melampyrum pratense), petite pyrole (Pyrola minor).

Flore compagne

Faune remarquable

Cet habitat est fréquenté par des mammifères tels le cerf élaphe et la martre.

Oiseaux : Autour des palombes, Bec-croisé des sapins, Chouette de Tengmalm, Circaète Jean-le-Blanc, grand tétras, Grimpereau des bois, Pic noir.

Reptiles : Coronelle lisse, Orvet, Vipère aspic.

Amphibiens : Crapaux communs, Grenouille rousse, Salamandre tacquise (répartis de façon dispersée).

Insectes : Rosalie des alpes.

Valeur écologique

Peu menacées, les hêtraies-sapinères sur sol acide sont répandues sur la totalité du territoire du Parc national des Cévennes. Certaines stations de plantes rares, localisées par exemple dans les localités naturelles du sapin pectiné du Mont Lozère, sont d'une grande valeur patrimoniale. Les groupements riches en houx sont d'intérêts communautaire.

Usages

Evolution

Les hêtraies-sapinières acidiphiles forment le stade final de la succession végétale dans les stations acides des massifs silicieux du territoire du Parc National des Cévennes. Elles sont fréquemment issues d'anciens pâturages mis en défense lors des grands travaux de reboisement amorcé vers la fin du XIXeme siècle. Actuellement, la majorité des peuplements sont parvenus à maturité et ne présentent guère d'évolution majeure.

Entretien

Cet habitat profite de l'expansion actuelle de la forêt. Il est exploité selon une sylviculture qui vise à se rapprocher des fonctionnements naturels. Il est souhaitable d'éviter de planter tout autre résineux que le sapin pectiné. Douglas, épicea, pins noirs et sapins non autochtones sont , si envisageable, à exclure. Privilégier les peuplements irréguliers et composés de diverses essences est favorable aux insectes ainsi qu'aux oiseaux. Leurs cortèges s'enrichiront si les boisements comportent des arbres de fort diamètre, morts ou dépérissants. La régénération naturelle de hêtres et de sapins doit être favorisée, mais aussi le mélange avec des essences secondaires. À cause de leur intérêt écologique, certaines vieilles hêtraies de l'Aigoual et du Mont Lozère sont classées en réserves biologiques. D'autres sites, comme les stations riches en lichens et les zones de reproduction des oiseaux patrimoniaux, nécessitent aussi une gestion sylvicole adaptée.

Voir aussi

Guide du naturaliste Causses Cévènnes rédigé par le Parc National des Cévennes

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"La hêtraie (structurée par"

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