Bois

Le bois est un tissu végétal qui joue un double rôle chez les plantes vasculaires : conducteur de la sève brute et tissu de soutien qui donne leur résistance aux tiges.



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Bois - Sylviculture - Matière première végétale - Architecture d'intérieur

Plusieurs états du bois : arbres, produits de première transformation (bûches) et de seconde transformation (banc, palettes).

Le bois est un tissu végétal (le xylème) qui joue un double rôle chez les plantes vasculaires : conducteur de la sève brute et tissu de soutien qui donne leur résistance aux tiges. Il sert aussi quelquefois de tissu de réserve.

C'est un matériau apprécié pour ses propriétés mécaniques, pour son pouvoir calorifique et une matière première pour l'industrie chimique, qu'on tire essentiellement du tronc des arbres et des bambous. Il a de nombreux usages dans le bâtiment et l'industrie, papetière surtout, et comme combustible.

La norme NF B 50-003 (vocabulaire du bois) le définit comme «un ensemble de tissus résistants secondaires (de soutien, de conduction, et de mise en réserve) qui forment les troncs, branches et racines des plantes ligneuses. Issu du fonctionnement du cambium périphérique, il est localisé entre ce dernier et la mœlle».

Un bois est aussi un lieu planté d'arbres, le plus souvent de petite superficie (par opposition à une forêt, qui sert à désigner une grande étendue boisée).

Porte en bois sculpté. Tachkent

Le bois se compose de différents types de tissu végétaux : tissu vasculaire, fibres, parenchymes de réserve.

Coupe transversale d'un tronc d'arbre
  • Fibres : faisceaux de cellules résistantes, disposées dans le sens axial, qui assurent la rigidité et la résistance mécanique du bois. C'est un bio-composite constitué de cellulose, d'hemicellulose et de lignine.
  • Tissu vasculaire : constitué de vaisseaux, cellules creuses qui servent à conduire la sève brute depuis les racines jusqu'aux feuilles. Chez les résineux ces vaisseaux sont des trachéides. Ces vaisseaux sont fréquemment associés à des cellules parenchymateuses (aussi nommés parenchyme) qui contribuent au transport des nutriments. Ces parenchymes, associés aux vaisseaux, donnent des motifs spécifiques à chaque essence (spécifiquement les essences tropicales) sur la coupe transversale (perpendiculaire à l'axe du tronc).
  • Rayons ligneux : cellules de réserve (parenchymateuses) à parois épaissies et lignifiées, qui accompagnent le tissu vasculaire. Ces cellules participent en outre à la fonction de soutien. Leur orientation est transversale et rayonnante en partant de l'axe longitudinal de l'arbre. La photo de droite montre quelques rayons ligneux qui partent du centre du tronc.

La disposition des tissus, la forme et la taille des cellules est nommée plan ou rayon ligneux.

Ce dernier est caractéristique de chaque essence. A titre d'exemple, il donne ce qu'on nomme «la maillure», qui est l'aspect de la coupe radiale du bois (coupe longitudinale dans le sens du rayon de l'arbre). Cette maillure est caractéristique chez le Chêne, Le Hêtre, Le Platane ou encore le Niangon et l'Acajou.

L'orientation générale des cellules et des fibres est dans le sens axial, qui détermine le «fil du bois».

Le bois est constitué essentiellement de matières organiques (cellulose et lignine) et d'un faible pourcentage (de 1 à 1, 5%) d'éléments minéraux. Il contient aussi une part d'humidité variable.

Pour le bois on parle le plus souvent de taux d'humidité noté H%, dite humidité sur sec (comparé au bois anhydre). On peut aussi parler de siccité, dite humidité sur humide. Le taux d'humidité fluctue de 50 à 100% pour le bois saturé (bois vert), de 10 à 20% pour le bois séché à l'air, et 10% et moins pour le bois séché artificiellement (par air chaud climatisé, pompe à chaleur ou vide essentiellement).

Il existe trois types d'eaux dans les bois :

  1. L'eau libre, c'est l'eau qui est présente dans le bois vert. Schématiquement, c'est l'eau qui est contenue dans l'éponge. Lors de l'évacuation de cette eau, le bois ne prend pas de retrait.
  2. L'eau liée, c'est l'eau qui entre dans la composition des fibres. C'est celle qui provoque le retrait lors du séchage. Pour notre éponge, il s'agit de l'eau qui est contenue dans la matière mais que nous ne pouvons pas essorer. Lors du séchage, c'est l'eau qui est retirée entre 30% et 0% d'humidité.
  3. L'eau de constitution, c'est l'eau qui entre dans la composition chimique des molécules du bois. Son élimination entraîne la destruction du bois (par le feu par exemple).

Coupe de tronc d'arbre
  • Résilience
  • Résistance à la traction ainsi qu'à la compression
  • Élasticité
  • Densité : la densité du bois est le plus souvent inférieure à 1 (le bois flotte) à cause des vides dans sa structure. Cette densité fluctue fortement selon son degré d'humidité ; elle dépend de l'essence et aussi de la station. C'est le paramètre principal pour caractériser un bois. On l'exprime normalement pour un taux d'humidité égal à 15% (la moyenne est entre l'état anhydre et l'état de saturation). La densité à 15% se situe le plus souvent entre 0, 5 et 0, 7, mais peut fluctuer énormément, de 0, 1 pour le balsa, 0, 4 pour les bois légers (sapin, épicéa, peuplier), 0, 8 à 1 pour les bois durs (if, teck, olivier), 1, 1-1, 2 pour l'azobé et 1, 3-1, 4 pour le gaïac (bois de fer).
  • Durabilité : quoiqu'il s'agisse d'un matériau biodégradable, le bois peut durer dans certaines conditions plusieurs siècles, comme en témoignent de nombreuses charpentes de monuments anciens. Les paramètres favorables à la durabilité du bois sont le maintien en atmosphère sèche, la densité élevée, la composition chimique, liée à l'essence (présence de résines, d'oléo-résines, de tanins). Le bois de cœur est plus durable que l'aubier, plus riche en matières fermentescibles. Parmi les espèces les plus durables, on classe le cèdre, le séquoïa, le robinier faux-acacia, le mélèze, le chêne, le châtaignier... et parmi les moins durables : le sapin, l'épicéa, le hêtre, le peuplier, le tilleul...
  • Rétractibilité
  • Propriétés isolantes : du fait de sa structure cellulaire, qui emprisonne de l'air sous forme de petits volumes, le bois est un mauvais conducteur de la chaleur. Cependant sa conductibilité thermique est particulièrement variable selon son degré d'humidité, de sa densité et de l'essence reconnue, mais aussi de l'orientation comparé au fil du bois : il est meilleur conducteur dans le sens axial que dans le sens radial. On utilise fréquemment des panneaux agglomérés en particules de bois comme isolants thermiques.

Un éclat de bois est nommé une écharde.

Église de Honfleur, clocher en bois du Moyen Âge

Les champignons s'attaquent essentiellement à la lignine du bois mais ils peuvent aussi dégrader la cellulose. On parle fréquemment de champignons lignivores.

Les champignons attaquent le bois quand il contient plus de 20% d'humidité. Un bois sec (<20 % d'humidité) n'est jamais attaqué par les champignons.

Il existe différentes altérations qui sont soit visuelles, mécaniques ou les deux à la fois.

Énormément de bois résineux et feuillus bleuissent quand ils restent exposés aux intempéries. Cette altération est seulement esthétique et n'altère en rien les propriétés du bois attaqué.

En revanche, la pourriture fibreuse, la pourriture cubique (aspect de bois calciné brun) ou la pourriture molle sont des altérations mécaniques du bois causées par des champignons lignivores qui dégradent la lignine et/ou la cellulose du bois. En règle générale, l'attaque d'un bois par les champignons peut se mesurer simplement. Toute attaque est caractérisée par une perte de masse du bois. Cette perte peut aller jusqu'à 80% de la masse d'origine.

Le champignon le plus connu est peut être la mérule pleureuse qui se présente typiquement sous la forme d'une grosse tâche duveteuse blanche qu'on trouve sous des sols étanches posés sur des planchers de bois qui ont été exposés à l'eau.

Attaques d'insectes xylophages

De nombreux insectes s'attaquent au bois qu'il soit sur pied, en grumes après l'abattage en forêt (xylophages des forêts) ou sec une fois mis en œuvre (xylophages de bois secs).

Ce sont les larves qui creusent des galeries dans les bois. Les insectes adultes pondent dans le bois et les larves se développent dans celui ci en mangeant ses composants. Au stade ultime de son développement, la larve devient adulte et sort de son habitat pour se reproduire. C'est à ce moment précis que l'insecte creusent le trou de sortie qu'on voit sur les bois attaqués. Généralement, quand on constate des bois vermoulus, l'attaque est terminée. La taille, la géométrie et la nature des vermoulures permettent de définir quel insecte a attaqué le bois.

On lutte contre ces insectes par l'application d'insecticides trempage, pulvérisation... Il s'agit là d'un traitement préventif. Pour ce qui est de la démarche curative, deux cas se présentent. Soit les bois sont toujours mécaniquement viable (dans le cas d'un élément porteur) et dans ce cas un traitement curatif peut être appliqué. Il peut s'agir d'injection ou de pulvérisation après sablage. Soit les bois sont particulièrement attaqués alors il faudra les remplacer et brûler les bois infestés.

Certains bois, riches en théories actifs (insecticides, fongicides naturels), sont naturellement résistants aux attaques d'insectes. On parle d'essences naturellement durables.

Bois mangé par des fourmis de genre Camponotus

Parmi les principaux insectes xylophages de bois secs, citons :

En France, l'occupant d'un immeuble qui constate une infestation par les termites doit le déclarer immédiatement en mairie (Loi n° 99-471 du 8 juin 1999 tendant à protéger les acquéreurs et propriétaires d'immeubles contre les termites et autres insectes xylophages).

Voir aussi la liste des insectes xylophages.

Il est envisageable de protéger le bois des altérations causées par les champignons et les insectes.

Il s'agit d'appliquer un traitement préventif qui contient une base insecticide et fongicide. Ce traitement se fait essentiellement par trempage (immersion dans un bac contenant le produit). Pour les bois de structure, le traitement obligatoire est un traitement classe 2. Le produit utilisé peut être incolore, jaune, vert ou rouge. Il peut aussi être en phase solvant ou en phase aqueuse.

Pour finir, le traitement préventif est quasi inutile si les bois utilisés sont secs. En effet, les insectes (et les champignons) s'attaquent essentiellement à des bois au dessus de 20 % d'humidité. En Europe, la France est une des seules nation à imposer un traitement préventif des bois de structure.

Planche de bois avec nœud dans le coin supérieur gauche

Parmi les défauts courants connus du bois, il y a : la gélivure, la roulure, la lunure, "les coups de vent", l'excentricité du cœur, les poches de résine, le cœur noir ou rouge (pour le frêne et le hêtre surtout), l'irrégularité des couches annuelles, les cannelures du tronc, l'entre-écorce, le fil ondulé et torse, le bois madré ou ronceux et les broussins (ou loupes).

Disposition typique du bois de chauffage
Maison de bois en construction (Autriche, 2006)
Parquet en chêne massif.

Le bois est employé à de multiples usages et sous de multiples formes :

  • Sa combustion a lieu en trois étapes : le bois est en premier lieu séché à une température pouvant atteindre 150°C, ce qui permet d'évaporer l'eau qu'il contient. Puis entre 150°C et 600°C a lieu la pyrolyse (décomposition sous l'effet de la chaleur). Les composés gazeux du bois sont alors libérés et il se forme du charbon de bois. Enfin, de 400 à 1300 C°, l'amenée d'air (oxygène) entraîne l'oxydation qui forme le processus de combustion. Ce sont les gaz dégagés par la pyrolyse et le charbon de bois qui brûlent, produisant de l'énergie.
  • le pellet (granulé de bois)
  • Bois d'œuvre (scié à partir de grumes)
    • Bois de structure : charpentes, maison en bois (bois empilé, maison à ossature bois ou poteaux poutre) et bardages, terrasses, traverses de chemins de fer. Ces bois peuvent être bruts de sciage ou rabotés. Il s'agit le plus souvent d'un choix charpente (choix 2 ou ST 2 en France).
    • bois de marine : membrures, bordés, espars (mât, bôme... ), pièce de quille
    • bois aéronautiques : structures des premier avions. Le contreplaqué est une invention de l'aéronautique. Actuellement plutôt utilisé pour les petits avions de tourisme en construction amateur ou industrielle
    • Sciages bruts, bois à usage domestique : coffrages à béton, échafaudages, palettes, emballages...
    • bois rabotés : lambris, parquets, menuiserie
    • placages : Bois déroulés ou tranchés. Essences fines ébénisterie...
    • Bois d'ingénierie, bois de la seconde transformation : lamellé-collé, reconstitué, abouté, contreplaqué, laminé, poutrelle en "I"...
  • Bois d'industrie (exploités en rondins)
    • bois de mines, poteaux télégraphiques et autres...
    • bois de trituration : pâte à papier, panneaux de fibres et de particules, agglomérés, laine de bois...
  • Bois de tournage : boules, quilles, manches à outils, jouets...
  • Bois de tranchage : contreplaqués...
  • Bois de fente : merrains pour la tonnellerie, tavaillons (bardeaux de toiture)...
  • Bois cintré : chaises «Thonet»
  • Produits industrialisés. Le bois peut être transformé éléments industrialisés tels que :
    • Éléments de structure : Bois lamellé-collé, bois contrecollés, bois aboutés (fingerjointed), poutres en I.
    • Panneaux : Panneaux de grande particules (OSB), Panneaux de particule ou aggloméré, panneaux de fibre moyenne densité (MDF) ou haute densité (HDF)
  • Dans l'art :
  • En cuisine :
    • certaines parties d'arbres sont consommées dans divers pays (pousses de bambou, cœur de palmier, etc. )
  • Autres usages : encadrement ; boiserie  ; lutherie ; allumettes...

La production de bois est le plus fréquemment le résultat de la sylviculture.

La production mondiale (année 2003, source FAO) s'élève à :

  • Bois de chauffage : 1 797 millions de m³.
  • Bois en grumes pour sciage et placage : 940 millions de .
  • Bois de trituration : 102 millions de m³.
  • Autres bois ronds industriels : 153 millions de m³.
  • Copeaux (rognure, petite lamelle, qu'on enlève avec un instrument tranchant) et particules : 165 millions de m³.
  • Résidus de bois : 70 millions de m³.
  • Sciages : 391 millions de m³.

La Russie dispose d'un quart des réserves de bois du monde[1]. Elle est le premier pays exportateur et le secteur représente 4, 3 % du PIB russe[1].

Diverses huiles principales, gommes, résines et autres extraits de bois ont une utilisation médicinale depuis l'antiquité, de même que l'inhalation de la fumée de certains bois.

Certaines sèves ou écorces peuvent être violemment toxiques. La poussière de bois (cf. sciage, ponçage.. ) ou issues des champignons (dont moisissures), acariens ou insectes le consommant peut être un puissant allergène. Les scieurs, menuisiers, bricoleurs et quelquefois les bûcherons y sont les plus exposés, fréquemment affectés de rhinites et plus rarement d'asthme, avec rares cas d'urticaire de contact (par exemple avec le Mukali (Aninger robusta) [2]. Lorsque l'allergie est bien installée, l'asthme ne disparait plus durant le week end ou les congés[3].
Les pesticides utilisés pour le traitement du bois (fongicides, insecticides), surtout à base d'arsenic peuvent aussi être à l'origine d'intoxications et/ou d'allergies.

  • Les noces de bois symbolisent les 5 ans de mariage pour les français.
  • Le bois est le 3e niveau dans la progression de la sarbacane sportive.
  • Le bois est un des cinq éléments de la philosophie chinoise, associé à l'est .

  1. ab Marie Jégo, «La Russie taxe ses exportations de bois pour développer son industrie» dans Le Monde du 31-08-2007, [lire en ligne]
  2. Garces Sotillos M. M. Blanco Carmona J. G. Juste Picon S., Rodriguez Gaston P. et al. Occupational asthma and contact urticaria caused by mukali wook dust (Aningeria robusta. Journal of investigational allergology and clinical immunology, 1995, 5 (2) pp. 113-114
  3. Allergies respiratoires professionnelles génèrées par la poussière de bois (INRS, Document pour le médecin du travail n° 96 / 4ème trimestre 2003)

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"coupe de bois"

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