Scolytinae

Scolytinæ est une sous-famille d'insectes de l'ordre des coléoptères.



Catégories :

Scolytidé - Ravageur - Insecte xylophage - Bois - Sylviculture

Dendroctonus ponderosae
Scolytus scolytus 1 meyers 1888
Piège sur Scolytinae
1re phase : des arbres malades, morts ou gravement stressés par la déshydratation (ici des Pinus contorta) sont attaqués par des défoliateurs, puis par des scolytes
Deuxième phase : Les arbres attaqués par les scolytes (fréquemment groupés) perdent leur écorce. D'autres espèces de scolytes ou d'insectes xylophages peuvent creuser plus profondément le bois, facilitant la pénétration de champignons qui le dégradent plus rapidement (Certains scolytes ne consomment que le bois d'arbres tombés)
Dans les régions à sol pauvre et acide, touchées par des sécheresses ou les pluies acides et la pollution, et dans des peuplements monospécifiques plantés, les dégâts sont fréquemment plus importants
Certaines espèces pénètrent plus profondément le bois mort, avec leur champignon symbiote, accélérant la décomposition du bois
Une phase de régénération naturelle suit la mort groupée des arbres, laquelle a levé la dormance des graines accumulées dans le sol. (Ici en Bretagne en France), Presqu'île de Crozon, dans un ancien boisement de pin qui a fortement souffert des sécheresses successives de 1988 1989, 1990, 1991 et 1992)
Cette parcelle de monoculture de de pins a commencé à dépérir après la sécheresse de 1976. Lors de sa régénération, des châtaigniers et chênes autochtones réapparaissent spontanément, peut-être plus adaptés au contexte édaphique. (Presqu'île de Crozon, France).
Un variant exceptionnellement pathogène d'un champignon transporté par des scolytes a décimé les ormes à plusieurs reprises dans l'hémisphère nord
Un des modes de lutte est la coupe accélérée du bois attaqué, mais il perd quelquefois de sa valeur, et la coupe rase à grande échelle est un nouveau stress pour l'écodispositif forestier (ici en forêt de Bohème (Europe centrale)
Traces de galeries, avec quelques trous de sortie

Scolytinæ est une sous-famille d'insectes de l'ordre des coléoptères (insectes possédant généralement deux paires d'ailes incluant entre autres les scarabées, coccinelles, lucanes, chrysomèles, hannetons, charançons et carabes).

Les scolytes sont de petits insectes xylophages de l'ordre des coléoptères. Ils forment une grande famille d'insectes dits «ravageurs», les scolytidés (Scolytidæ).

Leur corps de 2 à 5 mm est cylindrique et court, de couleur brun foncé à rougeâtre et recouvert par les élytres qui protègent leurs ailes. Leur nom vient du grec skôlêx, «ver».

Certaines espèces de scolyte (ex : Dendroctonus ponderosæ) sont à l'état adulte attirées par certaines hormones de stress (phytohormones) émises par des arbres malades ou déshydratés[1], les autres le sont par l'odeur du bois mort.

Comme énormément d'insectes saproxylophages ou xylophages (fourmis ou termites.. ), le scolyte ne peut directement digérer la lignine et la cellulose. Il emporte avec lui, de l'arbre où il est né, une provision de spores et/ou de mycélium d'un champignon symbiote, dans un organe spécial, le Mycangium localisé dans une invagination de la cuticule (trous ou sortes de poches dans la cuticule) fréquemment garnie de glandes qui semblent nourrir et/ou préserver les spores ou fragments de mycelium. Des spores de champignons peuvent être aussi captés, transportés et inoculés grâce aux poils microscopiques qui garnissent la carapace et les pattes du scolyte[2]. Ce champignon-symbiote attaquera la lignine et la cellulose et c'est le champignon ou des fibres prédigérées par le champignon que la larve du scolyte consommera. Certaines espèces de scolytes (ex : Dendroctonus frontalis) n'ont pas de Mycangium, mais elles transportent sur leur corps des acariens (autre symbiose) qui eux possèdent une sorte de mycangium (qu'on nomme sporothèque chez les acariens pour des raisons historiques de vocabulaire taxonomique).

Dégâts

En temps normal, le scolyte joue un rôle utile pour la régénération forestière. Dans un cas spécifique, des scolytes ont colporté d'orme en orme un nouveau variant - extrêmement phytopathogène - du champignon Ophiostoma ulmi ; ce champignon ayant peut-être été favorisé par la forte sécheresse de 1975-1976 et par l'homogénéité génétique des ormes d'alignement et du bocage.

Un arbre en bonne santé dispose pour se défendre d'une batterie de molécules naturellement insecticides, bactéricides et fongicides et de défenses physiques (lignine dure, capacité à immobiliser, engluer et noyer dans la sève ou de la résine tout insecte s'introduisant ou se développant dans la partie superficielle de son tronc). Ce n'est plus le cas chez un arbre fendu, blessé ou déshydraté.

Des successions de canicules ou d'étés chauds et secs suivant des hivers anormalement doux semblent avoir favorisé - dans tout l'hémisphère Nord - des pullulations de défoliateurs et de scolytes, que les monocultures équiennes de résineux semblent aussi faciliter.

Après les grandes tempêtes ou après une sécheresse anormalement longue et/ou importante, le scolyte peut se reproduire massivement sur les chablis, les arbre déshydratés, mutilés, blessés ou affaiblis. Les galeries de ces scolytes sont connues être tout autant de «porte d'entrée» à d'autres organismes saproxyliques (qui consomment le bois mort ou vivant). Les scolytes ont longtemps été reconnus comme des "nuisibles". Pourtant, lors des années de sécheresse intense, quelquefois après une ou plusieurs vagues de défoliation par des insectes défoliateurs (aussi attirés par les hormones de stress émises par les arbres), les scolytes jouent un rôle majeur dans la résilience écologique de la forêt.

Si d'autres insectes ont en premier lieu défolié, peut-être plusieurs années de suite, les arbres les plus fragiles ou incapables de diminuer leur évapotranspiration, bloquant simplement leur photosynthèse et leur croissance, les scolytes «appelés» par les hormones de stress de l'arbre vont, eux, le tuer si la sécheresse s'aggrave ou se prolonge. En contribuant à tuer les arbres qui sont en état de stress hydrique aigu, des scolytes tels que Dendroctonus ponderosæ jouent paradoxalement un rôle particulièrement utile pour l'écodispositif forestier, en supprimant l'évapotranspiration et la respiration de ces arbres (un arbre en été, en zone tempérée peut évaporer de 15 litres (bouleau) à 300 litre d'eau (saule) par jour, ou alors bien plus si l'eau est disponible). Les scolytes limitent ainsi le pompage de l'eau dans le sol et la nappe superficielle par les arbres adultes, au profit des graines et des jeunes plants, tout en diminuant le risque d'incendie. Les scolytes accélèrent ensuite fortement la décomposition du bois mort (de résineux surtout) qui produira plus rapidement un humus forestier favorable à la pousse des futurs arbres ainsi qu'à une meilleure rétention de l'eau dans le sol.

Néanmoins, c'est en particulier le risque phytosanitaire et la perte apparente de revenus que voit le sylviculteur ou le propriétaire forestier qui craignent toujours une pullulations d'insectes mangeurs de bois et/ou des champignons qui les accompagnent, pouvant génèrer une catastrophe plus étendue et plus dommageable que la tempête elle-même. Ces atteintes suivent fréquemment les périodes de forte sécheresse ou de sécheresses répétées, et elles peuvent accroître de 30 % les volumes d'arbres (morts ou mourants) renversés par les tempêtes qui suivront, et jusqu'à 50 voir localement 100 % si le vent est particulièrement violent.

Une espèce de scolyte ; Tomicus piniperda a un imago qui achève sa maturation en se nourrissant non pas dans l'écorce de l'arbre où il a effectué son développement larvaire mais dans la mœlle des pousses de pins, en limitant l'efficacité de la régénération.

Après avoir éliminé les castors et drainé nombre de forêts, tandis que le climat se réchauffe... en voulant limiter l'ensemble des incendies qui les menaçaient, on a favorisé la survie d'arbres qui partout pompent le peu d'eau qui reste dans le sol en période sèche, déshydratant tout l'écodispositif, facilitant la concentration et la pullulation des scolytes attirés par les arbres déshydratés.

Des programmes d'incendies contrôlés sont encouragés au Canada (exemple) et localement obligatoires en Suède. Paradoxalement, la lutte contre les incendies a favorisé à la fois le scolyte et des incendies de plus en plus complexes à maîtriser.

La monoculture intensive et équienne facilite aussi, au stade de forêt mature, le pompage maximal de l'eau du sol par des arbres dont les racines prospectent toutes environ la même hauteur de sol (tandis que dans une forêts biodiversifiée et où les arbres sont de tous âges, l'ensemble des couches du sol seraient prospectées). Cette configuration provoque la déshydratation de massifs entiers, et installe une situation particulièrement favorable aux pullulations et incendies complexes à maîtriser, tandis que la forêt jardinée, hétérogène et mélangée, gérée en bouquets (ex : méthode prosilva), facilite plutôt de petites pullulations brèves et des feux locaux énormément plus faciles à maîtriser ou s'éteignant spontanément. Pire ; en éliminant le bois mort au motif qu'il est un support de pullulation de scolytes,

Moyens de lutte

La lutte contre les scolytes est délicate, en premier lieu du fait de leur mode de vie : ils passent en effet la plus grande part de leur vie sous l'écorce (où on leur connaît peu de prédateurs, outre des bactéries ou acariens qui peuvent attaquer ses œufs[3])  ; ensuite parce qu'en les éliminant (par des insecticides), on permettrait aux arbres stressés de survivre, autrement dit d'évapotranspirer plus longtemps, en continuant par conséquent à épuiser la ressource en eau en temps de sécheresse (risque accru de maladies et de défoliation plus grave, mais également d'incendies aggravés).

Plusieurs modes de lutte sont envisageables :

Quelques espèces de scolytes

  • Blastophage du pin
  • Hylaste mineur
  • Scolyte de l'aulne
  • Scolyte brun du bouleau
  • Scolyte chagriné
  • Scolyte géant
  • Scolyte à manteau

Liste des genres

  • Alniphagus Swaine, 1918.
  • Ambrosiodmus Hopkins, 1915.
  • Araptus Eichhoff, 1878.
  • Cactopinus Schwarz, 1899.
  • Carphobius Blackman, 1943.
  • Carphoborus Eichhoff, 1864.
  • Chætophlœus Leconte, 1876.
  • Chramesus LeConte, 1868.
  • Cnemonyx Eichhoff, 1868.
  • Cnesinus LeConte, 1868.
  • Coccotrypes Eichhoff, 1878.
  • Conophthorus Hopkins, 1915.
  • Corthylus Erichson, 1836.
  • Cryphalus Erichson, 1836.
  • Cryptocarenus Eggers, 1937.
  • Crypturgus Erichson, 1836.
  • Dendrocranulus Schedl, 1937.
  • Dendroctonus Erichson, 1836.
  • Dendrosinus Chapuis, 1869.
  • Dendroterus Blandford, 1904.
  • Dolurgus Eichhoff, 1868.
  • Dryocœtes Eichhoff, 1864.
  • Ericryphalus .
  • Ernoporicus Berger, 1917.
  • Euwallacea .
  • Gnathotrichus Eichhoff, 1869.
  • Hylastes Erichson, 1836.
  • Hylastinus Bedel, 1888.
  • Hylesinus Fabricius, 1801.
  • Hylocurus Eichhoff, 1872.
  • Hylurgopinus Swaine, 1918.
  • Hylurgops LeConte, 1876.
  • Hypocryphalus Hopkins, 1915.
  • Hypothenemus Westwood, 1836.
  • Ips De Geer, 1775.
  • Liparthrum Wollaston, 1864.
  • Lymantor Lovendal, 1889.
  • Micracis LeConte, 1868.
  • Micracisella Blackman, 1928.
  • Monarthrum Kirsch, 1866.
  • Orthotomicus Ferrari, 1867.
  • Pagiocerus Eichhoff, 1868.
  • Phlœosinus Chapuis, 1869.
  • Phlœotribus Latreille, 1804.
  • Pityoborus Blackman, 1922.
  • Pityogenes Bedel, 1888.
  • Pityokteines Fuchs, 1911.
  • Pityophthorus Eichhoff, 1864.
  • Pityotrichus Wood, 1962.
  • Polygraphus Erichson, 1836.
  • Premnobius Eichhoff, 1878.
  • Procryphalus Hopkins, 1915.
  • Pseudohylesianus Swaine, 1917.
  • Pseudohylesinus Swaine, 1917.
  • Pseudopityophthorus Swaine, 1918.
  • Pseudothysanœs Blackman, 1920.
  • Ptilopodius .
  • Pycnarthrum Eichhoff, 1878.
  • Scierus LeConte, 1876.
  • Scolytodes Ferrari, 1867.
  • Scolytogenes Eichhoff, 1878.
  • Scolytus Geoffroy, 1762.
  • Stenocleptus Blackman, 1943.
  • Thysanœs LeConte, 1876.
  • Tomicus Latreille 1803.
  • Trischidias Hopkins, 1915.
  • Trypodendron Stephens, 1830.
  • Trypophlœus Fairmaire, 1868.
  • Xyleborinus Reitter, 1913.
  • Xyleborus Eichhoff, 1864.
  • Xylechinus Chapuis, 1869.
  • Xylosandrus Reitter, 1913.
  • Xyloterinus Swaine, 1918.


Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Source : Wikipedia anglais
  2. Francke-Grossmann, H. (1967). Ectosymbiosis in wood inhabitinginsects. In : M. Henry (ed. ) Simbiosis, Vol. 2. Academic Press, NewYork. pp. 141-205
  3. (de) Article suisse allémanique sur l'importance de la température pour le développement du scolyte, avec allusion aux acariens prédateurs de ses œufs
  4. Integrated risk assessment and new pest management technology in ecosystems affected by forest decline and bark beetle outbreaks. Programme "TATRY" ; IC15-CT98-0151 (Voir photos infrarouges et légendes (en bas de page) (en)

Recherche sur Google Images :



"Figure 13. Scolytinae antenna."

L'image ci-contre est extraite du site padil.gov.au

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/12/2009.
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