Régénération naturelle

Dans le domaine de la sylviculture ou de l'écologie, l'expression «régénération naturelle» sert à désigner la faculté d'un écodispositif à se reconstituer spontanément, après destruction de tout ou partie du couvert forestier.



Catégories :

Biologie du développement - Sylviculture

Dans le domaine de la sylviculture ou de l'écologie, l'expression «régénération naturelle» sert à désigner la faculté d'un écodispositif (généralement écodispositif forestier) à se reconstituer spontanément, après destruction de tout ou partie du couvert forestier (par coupe rase, coupe partielle, création de taches de lumières ou clairières dans le cadre d'une gestion douce dite proche de la nature (c'est-à-dire qui cherche à imiter les dispositifs et cycles en œuvre dans l'évolution et l'auto-entretien de la forêt naturelle, comme le fait l'école de sylviculture prosilva).

La germination des graines sur les sols mis en lumière (pour les essences de lumière), ou à l'ombre de la canopée (pour les essences d'ombre) est une des bases de la résilience des écodispositifs forestiers. C'est aussi le lieu et le moment d'une intense sélection naturelle qui fait partie de ce processus.

La «régénération naturelle» sert à désigner plus particulièrement les processus de régénération spontanée du couvert forestier.

Le sylviculteur s'intéresse en premier lieu à la régénération de son "matériel" végétal qui se fait ;
  • par une duplication végétative, incluant le rejet à partir de souches dans le cas du taillis sous futaie (régénération naturelle ou semi naturelle)
  • par la germination de graines (génération naturelle, ou semi-naturelle si les graines ont été apportées ou plantées de main d'homme)
L'écologue s'intéresse d'une façon plus générale la régénération de tout l'écodispositif, ou plus exactement à son entretien et évolution dans le temps, dans le cycle sylvigénétique

Conditions nécessaires

La régénération naturelle est une des formes de résilience écologique. Elle s'est montrée spécifiquement efficace à l'échelle des temps géologique et pour une partie des forêts à l'échelle des temps historiques, mais elle nécessite quelques conditions minimales pour se réaliser.
Quelques conditions sont nécessaires si ce n'est suffisantes : Surtout ;

- la conservation de source de graines et/ou de propagules (espèces symbiotes, espèces et essences pionnières puis secondaires.. )
- une quantité minimale d'eau douce disponible toute l'année (nappe phréatique accessible aux mycorhyzes racinaires (ou pluie, eaux météoritique issue de la brume ou rosée.. en suffisance)
- la possibilité de dispersion naturelle (ce qui implique la présence d'animaux qui dispersent et/ou enterrent les graines ou sont nécessaires à leur germination (certaines graines ne germent qu'après être passé dans le tube digestif d'un animal (chauve-souris frugivore ou éléphant des forêts par exemple). Ceci implique aussi que ces animaux aient la possibilité de se déplacer dans la surface.
- inondabilité (pour les espèces dont les graines sont transportées par l'eau),
- pression herbivore compatible avec le potentiel de régénération

Nature du phénomène

De nombreux écodispositifs peuvent le plus souvent - dans une certaine mesure et avec un certain délais aussi se régénérer - dans un processus dit de résilience écologique.
Ce dernier se déroule selon des cycles réitérés (dits cycle sylvogénétique). Il implique surtout et en premier lieu des «espèces pionnières» (bactéries, algues, champignons et lichens, puis mousses et végétation pionnière, puis strates herbacées et arborée.. ) qui jouent en quelque sorte un premier rôle de stabilisation et cicatrisation du dispositif après une perturbation.

Pas de temps

Selon le milieu concerné, son contexte écologique et biogéographique et son degré de dégradation ou d'anthropisation, le délai indispensable à une régénération complète peut fortement fluctuer ;
Une prairie endommagée peut se régénérer en quelques années,
Une prairie ou une lande brûlée par un incendie se régénère en quelques années, ou alors en quelques mois si le feu n'a été que superficiel et que les incendies ne sont pas récurrents
Il faut plusieurs milliers d'année à une forêt tropicale humide pour retrouver la composition et la structure de la forêt antérieure s'il s'agissait d'une forêt dite primaire.

Dans le domaine forestier

Dans de bonnes conditions, le semis naturel produit de nombreux plants, dont la majorité disparaitront rapidement, dans le jeu de la compétition pour la lumière (sélection naturelle)
Dans le cycle naturel de la sylvigenèse, des îlots de sénescence se forment, laissant place au gros bois mort, ainsi qu'à une régénération fréquemment vigoureuse ; phénomène qu'on peut toujours observer dans les parcs nationaux ou certaines réserves naturelles

Modes de régénérations forestières

La notion de «régénération forestière» sert à désigner pour le forestier, la totalité des processus naturels spontanés et des stratégies et techniques sylvicoles de restauration d'un couvert forestier. Deux types de situations sont envisageables, avec des enjeux différents :

Certaines pratiques sylvicoles dites «proches de la nature» (ex : Prosilva), plutôt que de planter des arbres issus de pépinières en perdant les avantages de la sélection naturelle et de la diversité génétique encouragent la régénération naturelle ; soit après une coupe rase de petite taille (pour conserver le micro-climat forestier et la proximité des sources de graines et propagules), soit via une «gestion pied à pied» ou «en bouquet» facilitant une régénération naturelle et spontanée immédiate dans les trouées plus ensoleillées laissées par l'exploitation (structure presque comparable à celle laissée par un chablis).


La dormance de graines ou l'inhibition de la croissance de plants sont levées par la mort ou la coupe des arbres antérieurement présents, ou par l'ouverture de la canopée (la lumière pénétrant mieux jusqu'au sol), l'eau étant plus disponible suite à l'arrêt du pompage par l'évapotranspiration des arbres antérieurement présents).
La régénération naturelle permet et explique pour partie la résilience écologique de l'écodispositif forêt.
Elle peut être empêchée ou freinée par la dégradation des sols (par un chantier de coupe ou les engins débardeurs).

Importance de la pression herbivore

La régénération peut être compromise par des «surdensités» d'animaux tels que lièvre et lapins, cervidés, sangliers (fréquemment artificiellement favorisés par leur nourrissage en forêt, certains plans de chasse, et la disparition de leurs prédateurs naturels).

Forestiers et chasseurs utilisent fréquemment l'expression d'«équilibre sylvo-cynégétique» pour décrire des taux d'herbivores qu'ils estiment acceptables ou souhaitables[1] par hectare de forêt. Ces taux fluctuent fortement selon l'âge moyen et la vulnérabilité des arbres poussant dans les parcelles concernées, et selon les conditions édaphiques de productivité biologique (climat, sol).

Importance du bois-mort

Le bois-mort est une source importante de champignons mycorhyzateurs et de bactéries et micro organismes enrichissant le sol. Il a été constaté après les tempêtes, à l'endroit où le bois mort a été conservé, qu'il se décomposait plus vite et avec une micro faune et micro flore plus riche et une meilleure régénération naturelle lorsqu'il n'avait pas été écorcé.
En effet, dans la nature, la majorité des plantes et l'ensemble des arbres ont recours à des symbioses avec des champignons supérieurs et/ou des bactéries. Une bonne mycorhization (symbiose entre les racines d'une plante et le mycélium d'un champignon dit «mycorhizateur») est un gage de bonne régénération ; le mycélium en échange de glucose qu'il ne peut lui-même synthétiser offre à la plantule et au jeune arbre une bien meilleure capacité à capter l'eau et les sels minéraux (nutriments) dont il a besoin pour sa croissance. On a récemment constaté que des bactéries symbiotes ou commensales des champignons mycorhizateur perfectionnent toujours la régénération. Qui plus est un humus forestier constitué à partir d'un substrat particulièrement riche en bois-mort a une très bonne capacité de rétention en eau et une très bonne résistance à l'érosion hydrique ce qui est un paramètre important sur les sols en pente ou substrats fragiles.

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. (car la venaison ou le produit des baux de chasse sont une partie fréquemment importante du revenu forestier)

Recherche sur Google Images :



"Régénération naturelle de"

L'image ci-contre est extraite du site forestiere-cdc.fr

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (400 x 300 - 40 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ration_naturelle.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/12/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu