Histoire des ponts en bois

Un pont en bois est un pont dont le matériau de construction est essentiellement le bois. Les ponts en bois jouent un rôle important dans l'architecture du Moyen Âge, leur établissement étant facile et peu dispendieux.



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Un pont en bois est un pont dont le matériau de construction est essentiellement le bois. Les ponts en bois jouent un rôle important dans l'architecture du Moyen Âge, leur établissement étant facile et peu dispendieux. Mais malgré la naissance de nombreuses techniques de construction durables ultérieurement, l'utilisation du bois dans certains ouvrages a continué jusqu'à nos jours et retrouve aujourd'hui un certain renouveau.

Passerelle en bois en Allemagne
Pont gaulois

Les ponts en bois gaulois[1]

Les ponts Gaulois, décrits par César, se composaient de troncs d'arbres posés à angle droit par rangées, entre lesquelles on bloquait des quartiers de roches. Ce procédé, qui n'est qu'un empilage, et ne peut être reconnu comme une œuvre de charpenterie, doit remonter à la plus haute antiquité et s'est malgré tout perpétué bien au-delà du Moyen Âge puisqu'à la fin du XVIIIe siècle on construisait toujours en Savoie des ponts de ce type.

Les ponts en bois romains[2]

Le pont en bois le plus ancien dont il est fait mention, au moins dans la civilisation latine, est le pont Sublicius, lancé sur le Tibre au pied du mont Aventin à Rome, sous le règne d'Ancus Martius, et rendu célèbre par la défense d'Horatius Coclès (630 av. J. -C. ). Six siècles plus tard, Jules César ayant décidé de franchir le Rhin en 55 av. J. -C. et estimant que «les bateaux étaient un moyen trop peu sûr et qui convenait mal à sa dignité ainsi qu'à celle du peuple romain ", fit construire un pont selon un procédé qu'il dit être nouveau. La description qu'il en a laissé dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules n'est pas particulièrement claire. Les piles étaient constituées de deux couples de pieux «d'un pied et demi d'épaisseur» enfoncés à coup de mouton, «non point verticalement, comme des pilotis ordinaires, mais obliquement, inclinés dans la direction du courant (... ) ainsi qu'à l'arrière, dans le sens inverse du courant». Sur ces deux couples, distants de 40 pieds (ce qui paraît énormément) étaient posés des poutres larges de 2 pieds, qui maintenaient l'écartement et servaient de support aux poutres positionnées dans le sens longitudinal. Il ne dit pas de quelle distance était scindée chaque pile, mais le Rhin lui même, à l'endroit probable où le pont fut construit - Cologne - a près de 400 m de largeur et 3 m de profondeur.

Les ponts en bois au Moyen Âge[1]

Pont à une travée de Villard

Pont en bois de Vilard de Honnecourt
Pont médiéval en bois
Pont sur la Loire à Nantes

Villard de Honnecourt donne le croquis d'un pont fait avec des bois de vingt pieds. Le moyen indiqué est très-simple, et rappelle les ouvrages de charpenterie exprimés dans les bas-reliefs de la colonne Trajane et de l'arc de Septime Sévère. Villard élève deux culées en maçonnerie auxquelles il scelle en premier lieu les chapeaux B des deux potences A. Les contrefiches de ces potences assemblées dans les poteaux D sont raidies par les moises E. Sur les chapeaux de ces potences, il élève les poteaux G, H, maintenus dans l'ensemble des sens par des croix de Saint-André. Des seconds chapeaux K réunissent la tête de ces poteaux et sont soulagés par des contre-fiches L moisées comme celles du dessous; puis, sur ces derniers chapeaux, il pose des pièces horizontales qui réunissent les deux encorbellements et les empêchent de donner du nez. Il suffisait de clouer des madriers sur les longrines. En ne prenant, pour exécuter cet ouvrage, comme le dit Villard, que des bois de 20 pieds, on peut avoir aisément un tablier de 50 pieds de long, idéalement rigide.

Pont à plusieurs travées

Les ponts en bois n'ayant jamais qu'une durée assez limitée, il ne nous reste aucun ouvrage de ce genre qui soit antérieur au XVIe siècle, et nous ne pouvons en prendre une idée que par des vignettes de manuscrits ou des gravures des XVIe et XVIIe siècles.

Pour construire des ponts en bois, il convenait

Ce dernier parti semble avoir été adopté souvent au cours du moyen âge. La figure ci-contre en est un exemple. Des piles de trois rangs de pieux sont espacés de 12m, 00 d'axe en axe; la tête de ces pieux, ne s'élevant pas à plus de 2m, 00 au-dessus du niveau de l'eau. Des longrines étaient posées sur ces têtes de pieux, soulagées en A par les fermes B. Ces fermes, un peu inclinées l'une vers l'autre, étaient rendues solidaires au moyen des traverses supérieures C et des croix de Saint-André D. Sur ces longrines E on posait de fortes solives F, puis les madriers formant le tablier. Ces ouvrages présentaient une grande rigidité, mais ne pouvaient subsister fort longtemps sans se détériorer, et n'étaient guère jetés que sur des cours d'eau dont les crues n'étaient pas énormes.

Ponts en bois avec piles en maçonnerie

Pour diminuer la dépense énorme que nécessite un pont construit avec des arches de pierre, on prenait parfois le parti de n'élever que des piles en maçonnerie sur lesquelles on posait un tablier de bois.

Tel avait été construit le pont traversant la Loire à Nantes. Sur les avant-becs de ce pont s'élevaient de petites maisons louées à des marchands. Entre quelques-unes des piles avaient été établis des moulins. L'ensemble des ponts bâtis très-proches des cités populeuses, ou compris dans leur enceinte, étaient en effet garnis de maisons, de boutiques et de moulins.

Ponts habités

La place était rare dans les villes du moyen âge, presque toutes encloses de murs et de tours, et les ponts étant naturellement des passages très-fréquentés, c'était à qui cherchait à se placer sur ces parcours. Les ponts de Paris étaient garnis de maisons, et formaient de véritables rues traversant le fleuve. Ce fut même l'établissement de ces maisons dont la voirie, ne se préoccupait pas suffisament, qui contribua à la ruine de ces ponts. S'il fallait se maintenir sur l'alignement des deux côtés de la voie, sur la rivière, on posait des bâtisses en encorbellement, on creusait des caves et des réduits dans les piles, et les parois de ces ponts devaient bientôt se déverser. Quand la démolition des maisons qui garnissaient les ponts Notre-Dame et Saint-Michel à Paris fut effectuée, il fallut réparer les parements extérieurs et les tympans des arches jusqu'au droit des piles, chaque habitant ayant progressivement creusé ces tympans ou altéré ces parements.

Du Breul, parlant du pont Saint-Michel à Paris, dit qu'il était de bois et avait été construit en 1384 par Hugues Aubriot, alors prévost de Paris. Ce pont était garni de plusieurs maisons. Le pont Notre-Dame, bâti en 1414, suivant le même auteur, selon le rapport de Robert Gaguin «n'étoit que de bois, ayant en longueur 70 pas 4 pieds, et en largeur 18 pas : de deux costez et sur lequel estoient basties 60 maisons esgales en structure et haulteur, lequel après avoir subsisté 92 ans uniquement, tumba en la rivière l'an 1499, le vendredi 25 octobre...»

Les ponts en bois au XVIIIe[2]

En France quelques ponts sont fabriqués en bois. A Lyon, l'architecte Jean-Antoine Morand construit sur le Rhône, de 1772 à 1775, un pont de 210 m qui porte son nom. De même le pont de Sault du Rhône est construit mais ne dure qu'une quinzaine d'années.

En fait c'est en Suisse que sont fabriqués le plus grand nombre de ponts en bois à cette époque principalement à cause de la disponibilité du bois, mais en particulier à la présence de grandes familles de charpentiers, les Krez, les Stark, les Knellwolf, les Altherr.

Trois frères de la famille Grubenmann en réalisèrent un grand nombre, en particulier en arc, entre 1740 et 1780. Celui de Wettingen, construit en 1766 franchissait la Linmat d'un seul arc de 61 m. Mais c'est en particulier celui de Schaffhouse sur le Rhin qui retient l'attention. Inauguré en 1758, il a une longueur de 120 m et franchit le fleuve en deux travées.

Les ponts en bois au XIXe[2]

Plusieurs grands ponts sont fabriqués en bois en France au XIXe siècle.

Les ponts en bois au XXe

Notes et références

  1. Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856
  2. Les Ponts modernes – 18e – 19e siècles, par Bernard Marey, 1990 – Picard Editeur

Bibliographie

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