Gros-bois
Dans le domaine de la sylviculture, on distingue les bois selon leurs essences, mais également selon leurs classes de diamètres.
Dans le domaine de la sylviculture, on distingue (et commercialise) les bois selon leurs essences, mais également selon leurs classes de diamètres. Les notions de gros-bois (GB) ou très gros bois (TGB) désignent les arbres dont les diamètres sont les plus gros.
Cette notion est relative :
- relative à l'essence (certaines essences telle que le bouleau ou le sureau ne produisent jamais de bois de très large section, d'autres comme le chêne, à longue durée de vie peuvent produire des troncs particulièrement larges).
- relative à d'autres paramètres :
- - l'âge de l'arbre (bien que le diamètre d'un arbre ne soit pas exclusivement lié à son âge, mais également
- - au climat,
- - la richesse du sol en nutriments, son pH et sa teneur en eau,
- - la qualité de sa mycorhization
- - la teneur de l'air en CO2,
- - l'ensoleillement,
- - la santé de l'arbre et sa vulnérabilité ou son exposition aux attaques de parasites ou d'insectes défoliateurs etc.
Enjeux et intérêts des gros et particulièrement gros bois
Ces bois présentent plusieurs intérêts
- économique, car ils assurent fréquemment le meilleur revenu du propriétaire forestier (plus value croissante avec le diamètre de l'arbre jusqu'au stade du début de la sénescence. Ces bois sont recherchés par l'industrie, la construction et l'ébénisterie, malgré l'invention et diffusion du lamellé-collé et des bois reconstitués.
- paysager (rôle social et aménitaire, en contribuant à l'intérêt éco-paysager et paysager de la forêt).
- Puits de carbone et production d'oxygène ou potentiel d'évapotranspiration, de production de fruits et graines (glands et faines pour les sangliers par exemple) ; ces arbres sont le plus souvent utilisés comme bois d'œuvre et non pour produire du bois de feu ou du papier qui relibéreraient rapidement le carbone qu'ils ont stocké. Face aux dérèglements climatiques, ils assurent un stockage de carbone à long terme dans les sols, le bois sur pied et les produits transformés ;
- éléments essentiels de la biodiversité forestière et du cycle de la sylvigenèse ; les gros arbres composent des écodispositifs âgés offrant des conditions nécessaires à une grande diversité biologique ; Leur nécromasse (outre leurs feuilles racines, leurs branches et leurs troncs produisent un bois-mort d'une qualité spécifique, surtout pour les bois durs ou moyennement durs restant longtemps debout sans geler à cœur). Ces bois morts sont nécessaires à la survie de nombreuses espèces d'invertébrés menacés, et contribuent ensuite à la production d'humus forestier.
- habitat : ces arbres sont le support d'une grande quantité d'autres espèces (dont certaines épiphytes et lianes surtout) ne s'épanouissent que sur des arbres particulièrement gros et particulièrement vieux ;
Éléments de définition
Généralement on parle de gros bois pour des arbres dont le diamètre mesuré à 1, 30 m au dessus du sol dépasse un certain seuil (pouvant fluctuer selon l'essence et le pays)
En France
Les forêts de France métropolitaine, domaniales en particulier, abritent plus de gros-bois que celles d'Europe du Nord (L'Inventaire Forestier National estime à 22% du stock sur pied le gros-bois et particulièrement gros bois. Le très gros bois formerait 5 % des forêts en moyenne, avec de fortes disparités et des artéfacts tels que le gros bois de douglas (espèce introduite, sans intérêt écologique) tandis que les gros bois de sapins et autres résineux autochtones sont en diminution.
- Pour l'inventaire forestier national (IFN), en France métropolitaine, on classe en «gros bois» (GB) les arbres dont le diamètre à 1, 30m de hauteur dépasse 47, 5 cm. Pour FNE, il s'agit d'arbre de diamètre (mesuré à 1, 30 m) compris entre 42, 5 ou 47, 5 cm (selon l'essence et la région) et 62, 5 ou 67, 5 cm. Et on parle alors de «très gros bois» (TGB) pour les diamètre (dépassant 62, 5 ou 67, 5 cm (toujours selon l'essence et la région)
- Pour les résineux FNE considère qu'on parle de gros-bois pour un diamètre compris entre 50 cm et 70 cm, et dépassant 70 cm pour les TGB[1].
- Mais certains CRPF classent les arbres de 40 à 60 cm comme «gros bois», et au-delà comme «très gros bois».
En Suisse
Un peuplement est classé en gros-bois (GB) dès que le diamètre des arbres «dominants» dépasse 50 cm [2].
Ressources et exploitation
En France, l'IFN note que les arbres de ces diamètres (qui seraient reconnus comme particulièrement moyens dans une forêt primaire tempérée normale) sont plus nombreux à être «capitalisés» dans les forêts publiques, en Corse (50 % des boisements) et dans les régions où les fonctions «aménitaires» de la forêt sont importantes (Bretagne, Aquitaine, Champagne-Ardenne, Picardie). À peu près un tiers des 130 millions de m³ (recensés sur 452 000 ha) est constitué de GB ainsi qu'à moyen terme le volume de GB récolté dans cette région atteindra 40 % de la totalité des coupes (Pro Silva). Les gros bois de résineux (sapin, épicéa principalement) se trouvent en particulier dans le Jura et les Vosges. Il est à noter que certains parcs urbains, alignements et parcs de châteaux sont riches en gros-bois, tandis qu'en forêt, la tendance à convertir en futaies régulières le taillis sous-futaie qui prévalait jusqu'au XIXe siècle et qui est à l'origine de sacrifices d'exploitabilité, car interdisant à énormément d'arbres d'atteindre le stade de la maturité (et de rentabilité maximale).
Ces arbres ont une valeur rapportée à leur poids qui est le plus souvent plus élevée que quand ils sont de diamètre inférieur.
Ils sont cependant fréquemment coupés avant d'atteindre le stade «très gros bois» ou bois mort, ce qui limite leur intérêt pour les organismes saproxyliques et surtout pour certains insectes saproxylophages dont la larve doit pouvoir vivre plusieurs années dans de gros troncs en décomposition (qui ne gèlent pas «à cœur»).
Le gros-bois est plus ou moins présent selon les contextes bioclimatiques, mais également selon les stratégies forestières nationales. A titre d'exemple, dans un contexte géopédologique assez proche, la ressource disponible en 2003-2013, les Vosges françaises affichent à peu près 15 millions de m³ (60 % et 40 % dans Jura), tandis qu'en Allemagne ce sont 40 millions de m³ (70 % d'épicéa 30 % de sapin) [3]
Voir aussi
Bibliographie
- The afterlife ot a tree, A. Bobiec et al. 2005, 252 pages, WWF Poland, Varsovie, qui est la version complétée de la version polonaise Drugie życie drzewa publiée en 2004.
- Deux ONG anglaises (JNCC et RSPB) ont rédigé un guide pratique sur la gestion des habitats des invertébrés, réédité en 2001.
Liens externes
- page de France nature environnement intitulée Gros et particulièrement gros bois en forêt : échanges et débats autour de la filièreGros et particulièrement gros bois en forêt : Échanges et débats autour de la filière (conclusions d'un séminaire de FNE sur la place des gros et particulièrement gros bois dans la filière en France et en Europe).
- ONF sur les pratiques forestière (pdf)
Notes et références
- ↑ Source : FNE (voir page 2 de la synthèse bibliographique de FNE faite en 2008)
- ↑ Fibois Alsace, Pro Silva, cités par FNE
- ↑ Source : Fibois Alsace et colloque Gros-Bois de Prosilva, cités par FNE
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